Les Orchidées rouges de Shanghai de Juliette Morillot

Inspirée d’une histoire vraie.

Résumé :

En 1937, Sangmi a quatorze ans lorsque son destin bascule à la sortie de l’école. Enlevée par des soldats japonais, elle est embarquée avec des dizaines d’autres Coréennes à destination de la Mandchourie. Enrôlée de force dans l’unité des  » femmes de réconfort « , elle connaîtra l’enfer des maisons closes que l’armée nippone a installées dans l’Asie à feu et à sang. Une force de caractère hors du commun, l’espoir de retrouver la trace d’un père français inconnu et une merveilleuse et impossible passion pour un officier japonais permettent à Sangmi de résister à sa terrible destinée. Au terme d’une terrible épopée qui la conduira de Séoul à Shanghai, de Singapour à Hiroshima, elle rencontrera l’amour, la passion et la loyauté.

De 1930 à nos jours, l’histoire vraie d’une femme de réconfort coréenne. Un sujet rarement sinon jamais évoqué en France, par une spécialiste de la Corée.

« Les Orchidées rouges de Shanghai » est un chant d’amour, empreint de parfums et de couleurs mêlés, à la mémoire de ces femmes de réconfort, ces oubliées de l’Histoire. 

L’auteur :

Juliette Morillot est née à Bar-le-Duc en Lorraine. Douée pour les langues (elle en parle une dizaine), elle se prend vite de passion pour l’Extrême-Orient et plus particulièrement pour le Pays du matin calme, la Corée. Elle y séjourne longuement et devient l’une des rares spécialistes de ce pays. Conférencière, journaliste, écrivain, elle a déjà publié quelques ouvrages sur le sujet parmi lesquels « La Corée, montagnes, chamanes et gratte-ciel » (Autrement, 1998) et « Le Palais de la colline aux nuages » paru aux éditions Plon en 1993.

Lors d’un séjour à Séoul, en 1995, Juliette fait la connaissance d’une ancienne femme de réconfort qui lui raconte sa vie. Cette rencontre émouvante lui inspire l’idée d’un roman sur ces femmes, « Les Orchidées rouges de Shanghai ».

Rejoignez-là ici :

Twitter

Instagram

Mon avis :

Des romans sont parus ces dernières années mettant enfin en lumière l’histoire des femmes de réconfort. Ce sujet sensible, honteux fait le tour du monde, suscitant beaucoup d’intérêt. Parmi les différents romans lus sur ce sujet, celui-ci révèle toute l’atrocité, sans minimiser les faits. Passionnée par la culture coréenne, j’ai dévoré cette histoire, ce combat extraordinaire, cette lutte incessante pour être libre. A la lecture de ce récit, vous vous direz comment quelqu’un a pu vivre tout ça, a pu endurer ces atrocités, a pu être le témoin de tous les événements importants de l’histoire de l’Asie… Certes vers la fin, on peut se dire, ce n’est pas possible, c’est exagéré pour que l’auteur explique ce qui se passe en Malaisie, en Mandchourie… Je ne rentre pas dans ce débat car pour moi l’âme de ce roman est ailleurs. Mon avis ne pourra jamais rendre hommage au travail de recherche magnifique de Juliette Morillot qui a su si bien amener l’histoire de la Corée dans celle de Min Sangmi. J’ai énormément appris à travers ce livre (notamment la présence de femmes de réconfort australiennes et hollandaises, l’unité 731…) et je ne peux que remercier la maison d’édition Les Presses de la Cité d’avoir réédité ce roman avec une couverture si représentative de son histoire. Ce roman m’a donné envie d’en savoir plus sur les sujets abordés pour comprendre, pour apprendre…

J’ai eu un coup de cœur pour ce livre qui se révèle le plus complet que j’ai lu à ce jour sur les femmes de réconfort et sur le contexte historique remarquablement décrit. Un indispensable dans ma bibliothèque.

Divisé en quatre parties, quatre époques relatant l’histoire de Mun, une histoire dure, d’une rare violence mais nécessaire pour tenter de comprendre l’inimaginable.

Gros plus, une carte, un glossaire et une chronologie viennent compléter ce récit bouleversant.

Séoul, 1995.

Juliette Morillot raconte sa rencontre avec Mun halmeoni, une vieille dame qui vend ses produits dans la rue depuis quarante ans. Une rencontre qui a permis de mettre l’histoire de cette dame en lumière. C’est ainsi qu’est née l’adaptation libre et romancée du destin de Mun halmeoni. Pour rendre justice à ces victimes oubliées par l’histoire, pour médiatiser ce « problème » qui dérange encore aujourd’hui même après 76 ans, l’auteur est parti à la recherche des anciennes femmes de réconfort et d’anciens soldats japonais en Corée, au Japon, en Chine, en Malaisie, en Indonésie, au Cambodge, aux Pays-Bas et aux Etats-Unis.

Tous ont parlé comme un exutoire aux lourds secrets dissimulés par honte, par peur, par culpabilité… Des enfances brisées par une guerre où les civils sont les dommages collatéraux des gouvernements de leurs pays. Le nombre des femmes de réconfort se comptent par centaines de milliers, des enfants, des jeunes femmes, des mères arrachées à leur enfance, à leurs foyers pour être au service de l’armée nippone.

Même les termes « femmes de réconfort » données à celles qui ont dû se prostituer est minimisé, cachant ce mur de la honte et du silence qui s’est brisé quand Kim Hak-sun intente un procès contre l’Etat japonais. Un esclavage sexuel qui reste un problème épineux des relations nippo-coréennes.

Des indemnités versées par le Japon mettent un terme à cette polémique dont le problème est pour eux réglé, faisant partie du passé. Un passé qui ne sera jamais oublié à l’heure où les victimes meurent, des associations voient le jour, des manifestations ont lieu tous les mercredis.

Mun s’est éteinte sans jamais rien avoir demandé, ni témoigné, l’une des nombreuses victimes de l’oubli.

Si vous tapez « femme de réconfort » ou « comfort women », unité 731, camp de Harbin sur Internet, vous trouvez de nombreux articles, sites, livres… qui pourront vous apporter des informations supplémentaires. Mon avis ne pourra jamais retranscrire l’émotion, le bouleversement que j’ai eu en découvrant ce récit.

« Nous avons été des milliers à subir cette infamie.                                                                               

A être violées quotidiennement. »

Première époque : Le rapt.

Kim Sangmi a vécu dans une famille aisée mais sans l’amour de sa mère qui porte toute son attention à sa dernière-née Kyoko. Son père est une personnalité éminente et respectée, docteur et professeur de médecine, un fervent patriote du Japon contrairement à Kim Sangmi qui a les mêmes valeurs patriotiques que ses grands-parents pour son pays.

Depuis 1910, la Corée est devenue une province de l’Empire japonais. Les Coréens durent subir la domination du Japon et la dictature de l’empereur Hirohito qui n’a cessé de les humilier et de les torturer dans l’indifférence des pays occidentaux.

Depuis toute petite, Kim Sangmi est mise à l’écart, reléguée avec son halmeoni dans une dépendance comme un secret honteux qu’il faut cacher.

Sous domination nippone, Kim Sangmi a dû changer de nom, parler japonais, s’habiller comme les Japonais, adopter le shintoïsme… Renier ses origines, ses croyances, son identité pour adopter celle de l’occupant.

25 ans après avoir été vaincu par les Japonais, de nouvelles lois sont promulguées dans le seul but de soumettre les Coréens à la doctrine japonaise.

A l’école, le programme n’est que propagande sur le Japon et tous les Coréens vivent dans la peur d’être dénoncés.

Le destin de Kim Sangmi prend un tournant décisif quand elle découvre que son père entretient une maîtresse. Un acte désespéré pour attirer l’attention de sa mère et la voilà envoyée à Mokpo, une ville portuaire. Quand son grand-père lui explique les raisons du rejet de sa mère et de sa haine envers elle, tout s’éclaire.

Désormais seule, Kim Sangmi est kidnappée par l’armée nippone et se voit contrainte de se prostituer comme nombre de jeunes filles et d’enfants attirés par la promesse d’un avenir meilleur.

Deuxième époque : Le cauchemar.

Déplacée de bordels en bordels, Kim Sangmi devient une des nombreuses prostituées au service de l’ennemi. A Shanghai, elle assiste aux pires atrocités de l’armée japonaise.

Troisième époque : La trêve.

Sa rencontre avec Nagata, son ancien professeur d’anglais va être l’un de ses pires cauchemars. Après avoir connu les bordels de soldats, Kim Sangmi devient une prostituée de luxe pour l’ascension de Nagata dans les sphères du pouvoir. Jusqu’à ce non-retour, la pire atrocité pour une femme. Ce jour-là, Kim Sangmi n’eut que haine pour celui qui a brisé sa vie de femme. Et son cauchemar ne faisait que commencer.

Quatrième époque : Le feu. 

Kim Sangmi est détenue au camp de Harbin où elle devient l’un des nombreux cobayes pour des expériences médicales. Des atrocités inhumaines lui seront faites jusqu’à ce qu’elle puisse s’évader de cet enfer. En Mandchourie, elle reprend sa vie en main mais tandis que la population chinoise est décimée, Kim Sangmi n’aura de cesse de croiser sur sa route, Fujiwara, son tortionnaire.

Les Orchidées rouges de Shanghai, une lecture qui laisse son empreinte indélébile au cœur de ses lecteurs !

De la Corée au Japon, de Shanghai à la Mandchourie, en passant par Singapour et Hiroshima, Kim Sangmi va être le témoin impuissant des atrocités commises par les hommes assujettis à Hirohito.

Le récit le plus complet sur les femmes de réconfort et leur combat pour la justice de leurs vies brisées !

On ne ressort pas indemne d’une telle lecture, Kim Sangmi passe à travers tous les événements des heures les plus sombres de l’histoire de l’Asie et on se demande comment elle a réussi à survivre à tout ça. L’auteur amène les saveurs, les descriptions des paysages et de l’histoire avec une précision qui au travers des pages recèle une ode d’amour à la Corée. Ce qu’a subi Kim Sangmi rappelle ce que les nazis ont perpétré aux races jugées inférieures (les matricules, les expériences médicales, les tortures, les camps d’internements et d’exterminations…).

Le témoignage glaçant d’une des milliers de femmes de réconfort et de son parcours incroyable pour sa liberté et celle de son pays !

Un devoir de mémoire impossible à lâcher !

Max de Yann & Henriet (Dent d’ours 1)

1276_couv.jpg

A partir de 9 ans, lecteur averti (scènes explicites).

Collection : Dupuis « Grand public ».

Résumé :

Quand Max est mis aux arrêts pour trahison, sa vie bascule. Pilote dans l’US Air Force, Max dit « le Polak » a émigré aux États-Unis pour fuir la persécution nazie en Europe. Né en Haute-Silésie, de famille juive polonaise, Max s’est engagé dans l’armée américaine, où il sert sur une base aérienne du Pacifique. Pris pour un autre, il est soupçonné d’être un espion nazi, victime de sa ressemblance avec l’Allemand Werner Königsberg, né comme lui en Haute-Silésie, et qu’il a effectivement connu quand il était enfant, lorsqu’il rêvait d’aviation avec lui et la petite Hanna.

Un récit de guerre et d’aviation, à la croisée du drame psychologique, de l’aventure réaliste et de l’histoire d’espionnage.

Scénariste :

Né à Marseille le 25 mai 1954, ce Breton désormais installé à Bruxelles a goûté tout jeune aux joies de la publicité et de l’architecture avant de sombrer dans la BD en réalisant seul quelques « Cartes Blanches » de l’élève Balac pour le journal Spirou en 1974.

Après un bref passage dans Curiosity Magazine, son association avec Conrad va secouer la vénérable maison de Marcinelle à partir de 1978. S’ils réussissent encore à masquer leur caractère révolutionnaire en illustrant « Jason » sur un scénario de Mythic, les deux redoutables compères mettent à profit leurs séjours dans les combles de la Maison de Spirou pour étudier durant la nuit les planches apportées par leurs confrères et imaginer des « hauts de page » d’animation particulièrement critiques à l’égard de leurs aînés et de tout ce qui passe à proximité.

S’il s’offre parfois encore le plaisir de crayonner certains scénarios ou séquences de récit pour ses illustrateurs, Yann comprend rapidement que le dessin ne permet pas la réalisation rapide de toutes les idées qui bouillonnent en lui. Soucieux d’investir tous les éditeurs du marché avec de multiples séries, il abandonne résolument la partie graphique et se tourne vers l’écriture pour une véritable armée de dessinateurs.

C’est vingt dernières années, Yann a participé à la série « XIII Mystery » avec Eric Henninot. Il est également aux commandes du spin of « Les mondes de Thorgal – Louve » dessiné par Romain Zurzhenko et de la série « Sauvage » avec Félix Meynet.

Après avoir placé ses pions chez presque tous les éditeurs sérieux de BD, il rentre par la grande porte chez Dupuis en écrivant des récits épiques pour René Hausman dans « Aire Libre » (Les Trois cheveux blancs et Le Prince des écureuils), la saga des « Chasseurs d’étoiles » pour Wozniak et certaines séries particulièrement pimentées de la collection « Humour Libre » : « Lolo et Sucette », « Spoon & White » et les anthologies des « Sales petits contes ».

De 2013 à 2018, Yann a travaillé avec Alain Henriet sur leur série « Dent d’ours ».

Aujourd’hui, Yann est sans conteste l’un des trop rares scénaristes incontournables de la profession.

Dessinateur :

Né le 15 février 1973, Alain Henriet nourrit dès son plus jeune âge ses appétits bédéphiles dans les Stranges mais également dans Mickey Magazine, puis dans diverses séries de chez Dupuis,comme » le Scrameustache » et les « Tuniques bleues ».

Alain gagne ensuite un concours de BD organisé par le journal de »Spirou », il se retrouve à jongler dans sa dernière année d’études entre la rédaction du journal (où il était en stage) et l’école. De là naîtront ses premières planches dans le journal de Spirou.
Après un an de stage à la rédaction et l’académie finie, Alain reprend sa liberté.

2005, Henriet signe le sixième tome de « Pandora Box », « L’Envie ». Il s’attaque ensuite à une nouvelle série, avec Joël Callede, prévue aux éditions Dupuis : Damoclès, dans la collection Repérages.

Mon avis :

Octobre 1944. Après un exploit dans les airs, Max se souvient de son enfance grâce à sa dent d’ours.

1930, Silésie. Max, Hanna et Werner sont trois enfants passionnés par l’aviation. Leur rêve de voler est compromis. Max est Juif et Hanna est une fille qui souhaite montrer qu’elle est aussi capable qu’un garçon.

Les années passent. En 1932, Max perd ses doigts en faisant exploser une fusée.

Obligé de fuir, Max émigre aux Etats-Unis où il devient pilote pour la US Air Force jusqu’à ce qu’il soit accusé de haute trahison à cause de sa ressemblance avec Werner Königsberg, un pilote Aryen renommé dans l’Allemagne nazie. Pour s’en sortir et malgré la preuve de son innocence, il accepte une mission qui va lui faire revivre le passé qu’il et les cauchemars qu’il essaie d’oublier.

Pour sauver sa vie, Max va devoir faire un choix horrible, la guerre aura été le renoncement à tout… même à l’amitié.

Max va-t-il réussir à sauver sa vie au détriment d’un être cher ?

A l’heure des choix, où l’amitié ne tient qu’à un fil, Max prendra-t-il la bonne décision ? Lire la suite