Hava de Ily Jossuah Weil

Résumé :

Hava est la riche héritière d’une famille d’orfèvres juifs de Berlin. Sourde et aveugle à la réalité du monde qui l’entoure, elle ne connaît de la vie que les facilités offertes par la fortune familiale. Alors, lorsque son deuxième mari, Franz, un Allemand catholique, met tout en place pour la spolier, elle n’y voit que du feu. Quand elle se rend compte de la duperie, il est bien trop tard pour réagir. Elle est ruinée, n’a plus de toit sur la tête, ni aucune perspective pour elle et son fils Julius. Seule certitude, fuir l’Allemagne hostile de 1939 est une nécessité si elle veut vivre et protéger son enfant. Aidée par Willi, un magicien transformiste, elle embarque sur le Conte Verde direction Shanghai, unique destination capable d’accueillir des réfugiés juifs. Mais aussi, un saut dans l’inconnu vertigineux qui lui permettra de découvrir la femme qu’elle n’a jamais été et ses raisons de vivre.

L’auteur :

Ily Jossuah Weil est un auteur franco-suisse.

Journaliste de formation, il a notamment travaillé plus de 20 ans à la radio et à la télévision.

Tout au long de sa carrière dans les médias, l’écriture a toujours été la base de son travail. Que ce soit pour réaliser des reportages, des sagas, des émissions, ou bien encore écrire des billets, créer des documentaires.

Éclectique par nature, sa particularité est de s’emparer d’un sujet pour le traiter sous un angle méconnu ou différent.

Parce que l’écriture est son ADN, il a décidé aujourd’hui de se consacrer pleinement à sa passion.

Hava est son premier roman.

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Mon avis :

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C’est grâce à un groupe de lecture Facebook que j’ai craqué sur le premier roman d’Ily Jossuah Weil. Ni une, ni deux, j’ai foncé sur mon ami Google à la recherche d’informations et c’est sur le site internet de l’auteur que j’ai fait une demande (sans grand espoir) d’un service-presse d’Hava. C’est avec un mélange d’excitation et de curiosité que j’ai démarré ma lecture un soir d’orage et que je me suis retrouvée littéralement envoûtée par l’histoire d’Hava, de son fils Julius et de Willi. Ce soir-là, je n’entendais plus les éclairs mais juste la voix d’Hava.

Wansee, 1939.

Hava est une jeune femme aisée d’une riche famille d’orfèvres juifs de Berlin. Orpheline et veuve, elle a toujours goûté à un certain confort et luxe qui lui fait perdre le sens des réalités. Mère de Julius, son fils de 10 ans de feu son premier mari, elle s’est remariée avec Franz Bose sous couvert de sa protection face à la montée du nazisme.

Comment Hava aurait-elle pu se méfier d’un proche collaborateur de sa famille, un homme qui la séduit, qui accepte Julius et qui gère ses affaires ?

Quand l’Allemagne offre une chance aux Juifs de partir vers la Havane, Franz met en œuvre son plan mûrement réfléchi.

Willi Katz était un illusionniste Juif. Arrêté, il a été déporté au camp de concentration de Sachsenhausen où survivre est le seul luxe qui reste à tous les prisonniers sinon mourir pour ne plus subir les tortures et manigances des SS dont le plaisir sadique n’a aucune limite. Il a une chance de s’en sortir : léguer tous ses bien au IIIème Reich et prendre un bateau à destination de Cuba.

Très observateur, Julius a l’œil pour capturer avec son Leica, des moments forts du quotidien quitte à s’attirer des ennuis. En le sauvant in-extremis des Allemands qui s’en étaient pris à un Juif, Willi va faire la rencontre, celle qui pour des âmes en exils ayant déjà tant perdu peut tout changer.

Tout comme Gustav Schröder, capitaine du Saint-Louis qui ne fait pas partis des partisans d’Hitler et qui est fier d’amener des réfugiés vers un pays où ils pourront vivre en paix. Mais l’inquiétude règne, les nazis pouvant tout se permettre envers les immigrés juifs, Gustav reste sur ses gardes.

Jusqu’à la dernière minute, Hava et les autres passagers ont été humilié par les Allemands, tels les souffres douleurs d’une nation galvanisée par la propagande contre les Juifs. Cette humiliation qui ne sera pas sans conséquence sur la vie de certains passagers.

A présent que le pire est passé, ils avancent pleins d’espoir vers un avenir, promesse d’une liberté. Jusqu’à ce message… Ce jour-là, le cauchemar recommence et la peur reprend le dessus. La Havane, leur terre d’accueil, première étape vers leur destination finale ne veut plus les accueillir.

Quand Hava se rend compte de la duperie, il est bien trop tard pour réagir. Elle est ruinée, n’a plus de toit sur la tête, ni aucune perspective pour elle et son fils Julius. Seule certitude, fuir l’Allemagne hostile de 1939 est une nécessité si elle veut vivre et protéger son enfant.

Aidée par Willi, un magicien transformiste, elle embarque sur le Conte Verde direction Shanghai, unique destination capable d’accueillir des réfugiés juifs. Mais aussi, un saut dans l’inconnu vertigineux qui lui permettra de découvrir la femme qu’elle n’a jamais été et ses raisons de vivre.

Hava arrivera-t-elle à comprendre avant qu’il ne soit trop tard ?
Trouvera-t-elle enfin le bonheur, si proche et pourtant si inaccessible ?

A Shanghai, Hava va découvrir que derrière ce paradis de vitrines peut se cacher le pire des enfers.

Face à un dénuement total, l’entraide reste leur seul espoir face à la cruauté humaine. Et quand la vérité éclate, elle demeurera leur seul espoir d’être libre un jour…

En faisant des erreurs, en refusant de voir l’inévitable, Hava va faire son propre cheminement intérieur pour découvrir qui elle est réellement.

A travers l’histoire d’Hava, de Julius et de Willi, c’est celle de tout un peuple uni face au pire qui prend vie sous nos yeux.

Le lecteur découvre l’histoire d’Hava et ses pensées les plus intimes, ses idéaux, ses peurs, son désespoir…

Ce livre est un bijou comme j’en ai peu lu. « Hava » est envoûtant, plein de finesse et de délicatesse de par les mots et le style de l’auteur qui maîtrise ses personnages comme leur histoire avec une extrême justesse et un sens du détail certain. On ressent une certaine fluidité des mots et une beauté fragile des sentiments.

Un travail de recherches savamment mis en valeur nous fait vivre l’histoire d’un peuple en exil mais aussi de ceux qui comme Hava refusent une autre vie loin de tout ce qu’ils ont connu pour revivre une vie insouciante mais solitaire.

A l’époque où une femme se doit de fonder un foyer, d’être une femme d’intérieur respectable, ne pas se remarier pourrait lui fermer les portes de la bonne société berlinoise à ceci près que sans homme à ses côtés, elle serait incapable de gérer l’héritage familial.

Une histoire basée sur des faits encore trop peu connus du public, des personnages inoubliables, des héros qui n’hésitent pas à risquer leurs vies pour en sauver d’autres d’une mort certaine et de la duplicité des nazis. « Hava » c’est aussi la découverte des ghettos de Shanghai où vont être emprisonnés les Juifs dès lors dénommés Juifs apatrides. Une captivité dont seul le cours de l’histoire pourra les sauver.

L’invasion des Japonais et leur cruauté n’a eu aucune limite durant la Seconde Guerre mondiale, même si on sait que disséminés un peu partout, les camps et les ghettos ont été légions, aux Etats-Unis, où suite à l’attaque de Pearl Harbor, tous les Japonais sur le sol américain ont été emprisonnés, en France également…

Un hommage à tous ceux qui à cause de leur religion, de leurs différences, d’un dictateur ont dû renier ce qu’ils étaient dans leur propre pays et partir en exil vers l’inconnu, si effrayant soit-il.
Mention spéciale à tous ceux qui les ont aidés, à tous les Allemands qui voyaient ce qu’Hitler était en train de faire et ont fait preuve de résistance et ce au péril de leur vie.

La beauté des mots fait d’Hava un de ces livres qu’on ne peut oublier. L’âme d’Ily Jossuah Weil transcende dans son écriture et dans le contexte historique magnifiquement mis en valeur donnant une histoire des plus passionnante.

Un magnifique livre, hommage à tout un peuple et aux pays qui les ont accueillis quand d’autres cherchaient à les exterminer par tous les moyens.

Un chef-d’œuvre de l’auto-édition à découvrir !

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