Vers la terre promise d’Anna Jacobs (Le Vent de l’Espoir/The Lancashire Settlers Series 1)

Crédits : Editions de L’Archipel.

Résumé :

Après le succès de la trilogie « Cassandra », la nouvelle saga d’évasion australienne d’Anna Jacobs !

Lancashire, 1857.

Pour échapper à un mariage arrangé par son père, Liza, 17 ans, embarque avec la famille qui l’emploie pour l’Australie. Mais au cours de la traversée, la jeune femme fait une terrible découverte qui compromet toutes ses chances d’avenir.

Employée au service des Pringle, un jeune couple qui la traite bien, Liza doit obéir à son père qui  exige soudain qu’elle revienne vivre parmi les siens pour s’occuper de sa mère malade et de ses jeunes frère et sœur.

Liza déchante, mais sa déception n’est rien comparée à la décision qu’a prise pour elle son père : elle épousera un veuf bien plus âgé qu’elle. Pour échapper aux avances pressantes de cet homme qui lui répugne, Liza s’enfuit.

In extremis la jeune femme parvient à rejoindre les Pringle avant qu’ils embarquent pour l’Australie, terre lointaine où ils vont tenter fortune. Liza se croit enfin tranquille. A bord du navire, elle fait une terrible découverte, qui, pense-t-elle, lui ôte toute perspective d’avenir.
À moins que ce territoire nouveau et sauvage ne soit la promesse d’occasions que jamais son Lancashire natal n’aurait pu lui offrir…

L’auteur :

Anna Jacobs, née en 1941, a grandi dans le Lancashire avant de partir vivre en Australie. Auteure de plus de 80 romans, elle a reçu l’Australian Romantic Book of the Year Award en 2006.

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Mon avis :

J’adore les récits d’Anna Jacobs et celui-ci a été un gros coup de coeur car l’auteur dépeint de manière très réaliste, la dure réalité de la vie des femmes soumises à leurs mari, père, frère… Sans aucun droit à part celui de leur obéir, celles-ci doivent se battre pour échapper à leurs destins de soumission et être libre. Un énorme merci à Mylène des Editions de L’Archipel et NetGalley pour cette première lecture de l’année 2024 dont j’attends déjà la suite avec impatience. Je regrette que le résumé dévoile autant l’histoire.

Femme de chambre de Dorothy Pringle, Liza Docherty doit renoncer à son emploi quand son père veut la marier de force à un homme peu recommandable. Suite à un drame, Liza va prendre une décision qui changera sa vie.

Le départ des Pringle en Australie sera son dernier espoir d’échapper à sa famille. Mais rien ne se passera comme prévu… Et c’est en tant qu’épouse de Josiah Ludlam qu’elle fera ses premiers pas dans le bush australien.

Josiah Ludlam est lui aussi sous l’emprise de son père qui l’envoie dans une colonie australienne avec son épouse pour devenir agriculteur mais un drame va le conduire à tenir une promesse qui bouleversa son quotidien.

A leur arrivée, rien n’est comme ils l’avaient espéré.

Bien des épreuves attendent Liza qui va tenter d’oublier son véritable amour en s’éloignant du bush australien si cher à son coeur.

Pris au piège de leurs sentiments, Liza et Benedict vont devoir lutter pour leurs nouvelles vies en Australie.

Liza est-elle prête à perdre un être cher pour retrouver son amour perdu et sa liberté ? Lire la suite

Tant que fleuriront les citronniers de Zoulfa Katouh

Résumé :

Tant que les citronniers fleuriront, il y aura de l’espoir…

Salama Kassab, 18 ans, avait la vie devant elle, quand la révolution a commencé en Syrie et quand les combats lui ont tout pris : sa famille, son avenir de pharmacienne.
Il ne lui reste plus que Layla, sa belle-sœur enceinte, et sa conviction de pouvoir aider son pays grâce à son travail de bénévole à l’hôpital. Mais elle est tiraillée entre l’envie de se rendre utile et celle de mettre Layla à l’abri. Au moment où elle se résigne finalement à fuir la Syrie, une rencontre avec un jeune militant plein d’espoir va tout remettre en cause.

L’auteur :

Zoulfa Katouh est une jeune autrice d’origine syrienne issue de la diaspora, qui a grandi au Canada et vit aujourd’hui en Suisse (germanophone).

Comme son héroïne Salama, elle est titulaire d’une licence en pharmacie et fait actuellement son master en sciences du médicament. Elle parle couramment anglais, allemand et arabe.

« Tant que fleuriront les citronniers » est son premier roman. Avec ce livre, Zoulfa Katouh est la première autrice young adult syrienne publiée en Angleterre et aux États-Unis.

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Mon avis :

Quelle joie d’avoir été sélectionné dans le cadre d’une Masse-Critique spéciale de Babelio pour découvrir cette histoire qui m’a fait découvrir la Syrie, l’histoire de son peuple et de ce pays. Une vision bouleversante d’authenticité comparée à celle véhiculée par les médias, une humanité qui m’a touché en plein coeur. A travers la beauté des mots, dans chaque page, Zoulfa Katouh transmet son amour pour la Syrie mais aussi son histoire, ses traditions, cette entraide, cette résistance emplie de sacrifices pour la liberté. Au fil de ma lecture forte en émotions, si vibrante de courage, d’espoir et d’amour, j’avais l’impression de sentir l’odeur enivrante des citrons. Mission réussie pour cette jeune femme à la plume magnifique qui propage l’histoire du peuple syrien à travers le monde.

Mention spéciale pour avoir conservé la magnifique couverture tout en relief de la version originale et pour le très beau travail de traduction réalisé par Anne Guitton.

Son rêve serait que BTS et notamment Kim Namjoon puisse découvrir son livre. A nous lecteurs de transmettre le message via leurs réseaux sociaux, de montrer la puissance de cette histoire à travers les frontières pour réaliser son rêve.

La vie de Salama a changé quand la guerre lui a pris sa famille ne lui laissant que les souvenirs de la vie avant que tout bascule la plongeant dans un cauchemar sans fin.

Survivre à la faim, au froid, au manque de moyens sanitaire, aux snipers, aux bombes, aux militaires et à la mort de civils innocents.

Neuf mois qu’Homs s’est vue imposer un siège militaire et que Salama est passée d’étudiante en pharmacologie à médecin à tout juste 18 ans dans l’hôpital Zeytouna.

Comme tant d’autres, Salama a trouvé refuge chez sa belle-soeur Layla et compte bien tenir la promesse faîte à son frère de la protéger elle et son enfant en leur faisant quitter la Syrie en tant que réfugiées. Un choix cornélien quand la vie des Syriens est en jeu y compris sa future nièce ou neveu.

Victime d’hallucinations, Salama travaille sans relâche mais une rencontre va faire vaciller toutes ses certitudes et lui offrir une deuxième chance de croire au destin. Lire la suite

Topographie de la terreur de Régis Descott

Résumé :

Un commissaire du Reich se dresse face à l’hydre nazie !

Berlin, 1943.

Après Stalingrad, Hitler a décrété la guerre totale. Gerhard Lenz, commissaire à la Kripo, tente d’organiser la clandestinité de Flora, la jeune Juive qui attend un enfant de lui, quand un psychiatre, membre du NSDAP, est assassiné.
L’enquête sera pour lui l’occasion de découvrir l’ampleur du programme d’euthanasie de masse, dit Aktion T4, et le rôle joué par les médecins nazis.

Dans une ville au bord de l’abîme, « Topographie de la terreur » raconte le combat d’un homme seul face à l’hydre totalitaire.

Gerhard Lenz, commissaire à la Kripo à Berlin, doit enquêter sur une série d’assassinats dont les mises en scène semblent ritualisées.

Une investigation qui le conduira dans le dédale des administrations du Reich et lui fera découvrir l’ampleur du programme d’euthanasie de masse gardé secret par les autorités…

L’auteur :

Journaliste pendant plusieurs années puis concepteur de jeux vidéo, Régis Descott est l’auteur de « Pavillon 38 » et « Obscura ». Pour ce livre qui mêle roman policier et récit historique, il a séjourné à plusieurs reprises à Berlin.

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Mon avis :

Merci aux Editions L’Archipel et NetGalley pour cette lecture. Je pensais au vu du titre et de la couverture lire un récit dans la même veine que la série de l’Inspecteur Sadorski, or ce fut différent. Une histoire intéressante, très instructive sur les détails de l’Aktion T4, les Allemands qui ont choisi leur camp, celui de la résistance et du sauvetage des Juifs.

Plan de Berlin inclus.

Gerhard, commissaire à la Kripo de Berlin exécute les tâches les plus abjectes comme les rafles mais désobéit au Führer en aidant un Juif à se cacher pour ne pas être déporté.

Dans l’usine de munition de Treptow, Stella Goldschlag se cache avec sa mère d’une rafle.

Arnim Lenz tient un journal intime et va aider son tailleur juif en lui trouvant un refuge.

Gerhard revoit Flora, une jeune femme juive qui attend un enfant de lui. La cacher loin de toute délation va s’avérer difficile tandis que la Gestapo élimine tous les Juifs de Berlin.

Gerhard et Arnim se retrouvent chez leur mère et chacun prend conscience du danger et du choix de leur camp dans cette guerre.

Le jour de l’anniversaire du Führer, un nouveau Juif fait son entrée dans le monde.

Une enquête sur de mystérieux meurtres de docteurs amène Gerhard à enquêter sur l’identité de celui qui se cache derrière ces assassinats selon un rituel bien précis.

Une mystérieuse étoile juive, des photos compromettantes et un document sur l’épuration des Juifs vont l’aiguiller sur une vengeance bien méritée.

Devenue la petite amie du faussaire Rolf Isaaksohn, Stella survie cachée avec d’autres Juifs. Se rêvant actrice, elle continue de profiter de la vie dans les lieux où il faut être vue sans penser qu’elle sera dénoncée par une de ses connaissances à la Gestapo. Arrêtée, torturée, elle deviendra chasseuse de Juifs sous un chantage menaçant la vie de ses parents.

Suivant les traces de l’assassin, Gerhard apprend les dessous de la Solution finale et l’euthanasie de ceux que l’on juge différents.

Dans un Berlin en ruines, Gerhard va choisir son camp et protéger ses proches et un bébé innocent en faisant sa propre justice au risque de se faire arrêter.

Une enquête sur les dessous de l’Aktion T4 dans une Allemagne sur le déclin !

Récit annonciateur de la perte de la Seconde Guerre mondiale pour l’Allemagne et de ceux qui ont résisté par les mots et les actes au péril de leurs vies !

 

 

L’Apiculteur d’Alep de Christy Lefteri

Résumé :

Nuri est apiculteur, sa femme, Afra, est artiste. Ils vivent tous deux avec leur jeune fils, Sami, dans la magnifique ville d’Alep, en Syrie. La guerre éclate et ravage tout, jusqu’aux précieuses ruches de Nuri. Et l’inimaginable se produit. Afra ne veut plus bouger de sa chambre. Pourtant, ils n’ont pas le choix et Nuri déploie des trésors d’affection pour la convaincre de partir.

Fous de douleur, impuissants, ils entament alors un long périple où ils devront apprendre à faire le deuil de tout ce qu’ils ont aimé. Et apprendre à se retrouver, peut-être, à la fin du voyage, dans un Londres où les attendent des êtres proches. Pour reconstruire les ruches et leur vie.

« Derrière l’immense tragédie impersonnelle des réfugiés, Christy Lefteri fait émerger une histoire personnelle subtile et bouleversante. » Kirkus Review

« Impossible de ne pas être touché par cette ode à l’humanité. » The Guardian

« Un livre vibrant de couleurs et d’empathie qui nous précipite dans le monde brisé d’un couple syrien en fuite. » Marianne

L’auteur :

Christy Lefteri est née à Londres de parents chypriotes. Elle a enseigné l’anglais à des étudiants étrangers puis est devenue enseignante dans le secondaire avant de partir poursuivre un doctorat et écrire. Elle anime un atelier d’écriture à l’université Brunel. Elle étudie également pour devenir psychothérapeute. « L’Apiculteur d’Alep », son deuxième roman, lui a été inspiré par son travail de bénévole dans un camp de migrants à Athènes.

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Mon avis :

Une histoire qui se lit très vite, tout est très subtil, de l’écriture aux mots transparaît une histoire touchante qui remet en question notre avis sur l’accueil des réfugiés. C’est très particulier à décrire, je n’ai pas eu de coup de cœur, je n’ai pas réussi à m’accrocher à l’histoire de Nuri et Afra comme j’aurais aimé l’être, j’avais l’impression de ne pas vivre leur histoire d’amour qui n’est pas au cœur de ce récit, il n’en reste pas moins que c’est une belle histoire d’humanité où l’auteur montre l’envers du décors de la survie des personnes qui ont tout quitté, qui ont survécu, qui ont tout perdu et qui veulent se reconstruire dans un pays qui leur est inconnu. Une lecture qui ne s’oublie pas et remet en cause notre perception des réfugiés. Le procédé d’écriture est très intéressant, le dernier mot de chaque chapitre est le premier mot du chapitre suivant. Chaque chapitre est divisé en deux, une première partie sur le moment présent et la seconde partie se déroulant dans le passé à Alep. Le style est poétique, délicat, sensible et emplein de fragilité. 

Quand la guerre éclate en Syrie, Nuri et Afra comme tant d’autres la subisse de plein fouet. Apiculteur, Nuri a perdu le travail de toute une vie tandis qu’Afra, peintre ne peut plus voir. C’est sans leur fils Sami qu’ils partent vers l’Angleterre où l’un de ses proches peut l’accueillir. Mais le voyage est long, le statut de réfugié difficile à obtenir et quand le pire arrive si près du but, c’est tout un futur qu’il leur faut reconstruire mais aussi se reconstruire soi-même entre déni, culpabilité que seule la clé de l’amour peut faire oublier.

De la Syrie à l’Angleterre, une odyssée de la vie face à son adversité !

On ne peut qu’être touché par l’histoire de Nuri et Afra, entre les difficultés de l’administration, les déplacements, les traumatismes, les problèmes de santé, l’insécurité et la peur de ne pas savoir où on va être envoyé… Avec pour seul repère, leur amour pour les abeilles et l’apiculture, Nuri et Afra vont affronter les pires épreuves de la vie dans leur pays dévasté pour tenter de se reconstruire et renaître. Une bulle d’humanité et une belle leçon de vie.

Au cœur de l’orage de Catherine Ganz-Muller (Le Libraire de Cologne 2)

A partir de 14 ans.

Résumé :

Quand la volonté de vivre d’une famille est plus forte que la haine…

France, 1937.

Contraints de fuir l’Allemagne nazie, Alexandre Mendel et sa famille ont dû abandonner leur Librairie de Cologne pour s’exiler à Paris, où ils pensent pouvoir reconstruire leur vie. Mais lorsque la guerre éclate le 3 septembre 1939, leur demande de naturalisation française est reportée et la famille est séparée : Alexandre et sa fille, Lise, sont internés dans des camps « d’indésirables », Clara et sa mère rejoignent la zone libre. Inlassablement, au péril de leur vie, la famille Mendel tente de reprendre la route vers la liberté. Seront-ils un jour tous réunis, dans un monde en paix ?

Après « Le Libraire de Cologne », lauréat du Grand Prix du Roman Jeunesse de la Société des Gens de Lettres 2021, découvrez l’autre penchant de l’histoire : celle d’une famille juive contrainte de fuir l’Allemagne nazie pour se réfugier en France.

Chronique du tome 1

L’auteur :

Après des études de lettres, Catherine Ganz-Muller devient monteuse dans le cinéma. Passionnée de littérature, elle ouvre une librairie à Paris puis se tourne vers le métier de bibliothécaire. Elle a écrit des articles pour des magazines, des nouvelles, des romans pour les adolescents, un roman pour enfant lauréat du Prix Chronos 2010, et des romans pour adultes.

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Mon avis :

Merci aux éditions Scrinéo et NetGalley pour me permettre de découvrir la suite du « Libraire de Cologne ». Une duologie excellente autant pour les adolescents que pour les adultes. Un beau coup de cœur et une belle entrée dans ma « Sélection 2022 ».

L’auteur plonge dans l’histoire de ses ancêtres, celle d’une famille juive vouée à l’extermination qui prie la décision de fuir avant qu’il ne soit trop tard.

Mention spéciale pour la chronologie historique et les précisions apportés par l’autrice qui enrichissent ce récit et témoignage d’une famille juive allemande en fuite vers la liberté.

Décembre 1937 – Septembre 1939. 

Réfugiés en France, la famille Mendel a été déchue de sa nationalité allemande par le Reich et l’un de ses nombreux décrets. Petit à petit, ils ont refait leurs vies et trois ans plus tard, ils ont fait une demande de naturalisation.

Responsable commercial pour la maison d’édition Bruder, Alexander mène une vie loin de celle qu’il avait en Allemagne tandis que sa fille Lise poursuit ses études aux Beaux-Arts.

C’est avec nostalgie qu’Alexander pense à sa librairie confiée à Hans son meilleur employé et ami proche de sa fille avant que l’antisémitisme ne vienne tout bouleverser.

Cet exil forcé a tout changé et même en France dans le pays des Droits de l’Homme, le vent commence a tourner avec la montée de l’Extrême Droite et de son fanatisme.

Février 1939.

Tout comme son père, Lisa Mendel repense à sa vie en Allemagne et à Hans ainsi qu’à tous ceux qui sont restés. Quand les amis de Lise lui présentent François Villeneuve, étudiant à Sciences Pô, elle est loin de se douter de sa véritable nature.

Tandis qu’Hitler continue d’annexer des territoires avec l’Anschluss, Lise fait face à l’antisémitisme même de la part de ceux qu’elle considérait comme des amis. Son avenir prend forme alors que leurs demandes de naturalisation est compromise par la guerre en approche.

Oma, la grand-mère de Lise arrive d’Allemagne avec des nouvelle effrayantes. De son côté, Alexander en a de son frère Simon partit en Palestine et de leur sœur Martha restée en Allemagne avec son fils engagé dans la résistance.

En septembre, la guerre tant redoutée éclate et les Mendel sont inquiets face à leur statut d’apatrides, une situation qui sèmera la peur et amènera à la mobilisation. Les contrôles des étrangers allemands commencent et le début de l’enfer pour les Mendel qui sont séparés ne fait que commencer.

Septembre 1939 – Juillet 1940.

Internés chacun dans un camp d’indésirables, Alexander et sa fille Lise font partis des expatriés internés dans des conditions inhumaines. Au camp de la Viscose, Alexander est réserviste tandis que sa femme Clara vit au rythme des maigres nouvelles dans une France où le rationnement est de plus en plus difficile. Après son arrivée le 21 mai 1940 au camp de Gurs, Lise voit arriver chaque jour de nouveaux convois de juifs de Pologne et d’Allemagne. Plus de 9000 femmes et enfants vont tenter de survivre à la faim, aux maladies, aux rats, aux poux et à la mort. Les réfugiés dont de nombreux Belges fuient face à l’armée allemande.

Juin 1940.

La France est coupée en deux par la ligne de démarcation, Oma et Clara partent de Paris pour le Sud-Ouest.  Un long périple attend les Mendel avant de pouvoir se retrouver.

La suite du « Libraire de Cologne » basé sur des faits réels liés à la famille de l’autrice est mon tome préféré mettant en avant et de manière très détaillée le vécu des milliers d’étrangers en exil et réfugiés en France durant la Seconde Guerre mondiale. Ce tome tout particulièrement donne beaucoup d’informations sur la guerre et comment les civils l’ont vécu… L’exode, les apatrides, les dénonciations, les camps d’indésirables, les camps de concentrations, les prisonniers de guerre, les exécutions, les rafles, l’entraide, les gestes d’humanité, les prises de risques, la presse interdite, la collaboration, l’épuration… Mais aussi montre les traumatismes et les dégâts qu’ont occasionné les guerres sur l’être humain.

Cachée de Sylvie Benilouz

Résumé :

Sylvie Zalamansky a tout juste cinq ans lorsque la Seconde Guerre mondiale est déclarée.

Ses parents, tous les deux juifs, décident de quitter Paris afin de se réfugier dans la Drôme, en zone libre. Son père se fera arrêter en 1943. Sylvie, sa mère et son frère vivront alors cachés, grâce à l’aide de personnes exceptionnelles, jusqu’à la Libération. Elle raconte la façon dont cette expérience est vécue par une très petite fille dont la vie tout à fait normale s’effondre du jour au lendemain, remplacée par un quotidien de clandestinité, puis une vie marquée, par une quasi amnésie après-guerre et une prise de conscience progressive, un retour des souvenirs et du besoin de témoigner.

Soixante-quinze ans plus tard, alors que les derniers survivants disparaissent, Sylvie a senti qu’elle devait prendre la parole et exposer ses blessures afin que cela ne se reproduise plus jamais.

Les souvenirs d’enfance d’un des derniers témoins de la Shoah !

Actions promotionnelles :

– Un des derniers témoins en vie.

– Le point de vue d’une toute petite fille, d’autant plus touchant qu’elle ne comprend qu’en partie ce qui arrive.

– Un livre soutenu par le Mémorial de la Shoah.

– Un cahier photo quadri de 32 pages.

L’auteur :

Sylvie Benilouz est née à Paris en 1934, de parents juifs originaires de Russie. Aujourd’hui, elle est bénévole au Mémorial de la Shoah et témoigne auprès des jeunes pour lutter contre l’oubli.

Co-auteur :

Agathe Steyn, journaliste et enseignante, a coécrit cet ouvrage avec elle.

Mon avis :

Je remercie les Editions du Rocher pour cette lecture. Je suis passionnée par tout ce qui touche à la Seconde Guerre mondiale et il est difficile de donner son avis quand il s’agit de témoignages de personnes qui décident de raconter, de témoigner de ce qu’elles ont vécues, subies… Pour être honnête, j’ai eu du mal avec la composition en termes de procédé d’écriture. Beaucoup d’informations (faits et éléments de la guerre) qui mettent l’histoire de la survie d’Agathe au second plan.

Préface.

Comment Agathe Steyn a rencontré Sylvie Benilouz au Centre de Documentation Juive Contemporaine. Les raisons qui l’ont poussé à devenir bénévole se trouvent dans l’histoire de sa famille. Une enfance brisée par la folie meurtrière des nazis, quand ceux-ci les pourchassent jusque dans un village de la Drôme lui enlevant à jamais son père Simon Zalamansky. C’est l’histoire d’une enfant qui comme tant d’autres a été cachée par des gens prêts à tout pour les sauver de la mort, des Justes aux actes de générosité précieux en ces temps de guerre.

Près de 6 millions de victimes de la Shoah, 1,8 millions de prisonniers de guerre.

90 Justes sont répertoriés à l’Institut Yad Vashem pour la Drôme.

Les ancêtres d’Agathe ont fui vers la France après les pogroms sous le règne du tsar Nicolas II. Ses parents tenaient une boutique de cordonnier à Paris avant de s’enfuir à Toulouse, zone libre suite aux mesures de répressions contre les Juifs. L’exil prend fin temporairement dans le village de Portes-en-Valdaine, dans la Drôme. Le père d’Agathe fut arrêté le 20 décembre 1943 sur dénonciation et conduit au camp de Miramas à Marseille, au camp de Drancy et pour finir Auschwitz le 20 mai 1944 où il décèdera à Dachau le 19 mars 1945 après avoir survécu aux marches de la mort. Le retour à Paris à la fin de la guerre est celui de la réalité, celle de la mort de son père, de ses tantes, la perte de leurs biens, de l’appartement familial et celui de sa jeunesse.

Le choc du remariage de sa mère avec Emmanuel Lefchetz, d’avoir perdu des années de scolarité, le scoutisme… Les mémoires d’Agathe Steyn dans un style différent de ce que j’ai pu lire apporte beaucoup d’informations sur la Seconde Guerre mondiale, les personnes qui ont sauvé tous ceux que les nazis traquaient, les résistants… Une mise en lumière des personnes qui malgré leurs actes sont restés dans l’oubli.

Un bel hommage aux Justes dans un témoignage éclairant cette période sombre de l’histoire de France !

Les Sœurs du Titanic de Patricia Falvey

Résumé :

Quand les vies de deux sœurs irlandaises se trouvent bouleversées par l’une des catastrophes les plus marquantes du XXe siècle. Un drame historique plein d’émotion, conté avec beaucoup de délicatesse par l’auteure des Filles d’Ennismore.

Il est des sœurs que tout sépare…

Nora est la fille adulée, l’enfant chérie promise à devenir gouvernante dans une riche famille américaine. Delia est la rejetée, celle qui est condamnée à n’être jamais plus que l’ombre de sa sœur, une servante sans qualités.

Mais le jour où les deux femmes quittent leur Donegal natal pour embarquer sur le Titanic, le destin rebat soudainement les cartes.

Si Nora compte parmi les nombreuses victimes, Delia, elle, s’en sort miraculeusement. Et si c’était sa chance d’exister enfin ? Arrivée sur les docks de New York, elle décide de se faire passer pour son aînée. Mais alors qu’elle s’attache peu à peu à son employeur, un veuf séduisant, et à la petite fille de celui-ci, la jeune femme s’inquiète : combien de temps peut-elle vivre sur un mensonge ? Et pourquoi ce sentiment que Nora, perdue dans les flots de l’Atlantique, pourrait revenir à tout moment réclamer son dû ?

L’auteur :

Née en Irlande du Nord, Patricia Falvey vit à Dallas, aux États-Unis. Après une longue carrière dans la finance, elle s’est tournée vers l’écriture de romans ayant pour décor sa terre natale. Après « Les Filles d’Ennismore », « Les Sœurs du Titanic » est son deuxième roman publié en France.

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Mon avis :

J’avais vu ce titre chez France Loisirs et j’étais impatiente de le découvrir. Vu sur NetGalley, j’ai été ravie quand ma demande a été accepté et l’ai lu de suite. C’est un très beau roman choral comme je les aime où l’auteur nous entraîne dans une autre époque, un autre pays, où l’on voit les différences entre les classes sociales et où on assiste aux conséquences de la catastrophe du naufrage du Titanic. L’histoire est plus centrée sur l’après, comment se reconstruire, comment savoir si des proches sont vivants, les traumatismes… Une histoire familiale passionnante. Un beau coup de cœur qui fait du bien, qui permet au lecteur de s’évader grâce à une plume fine et élégante et qui permet de voir la vie dans les années 1910 avant la Première Guerre mondiale.

Donegal, Irlande, 1911.

Une lettre d’Amérique peut-elle changer votre vie ?

Ce fut le cas de Delia qui assume les tâches de sa sœur Nora à la ferme familiale. Une offre de gouvernante est proposée aux filles Sweeney et Ma choisit d’y envoyer Nora dans l’espoir qu’elle réussisse à se marier avec le père de la petite fille dont elle va s’occuper.

Heureusement, le père des sœurs va permettre à Delia de faire le voyage, lui donnant une chance d’avoir un meilleur destin qu’en Irlande.

Titanic, 11 avril 1912.

Après l’examen de santé pour les troisièmes classe, Nora et Delia prennent place à bord du Titanic. L’une s’émerveille du luxe qui les entourent, l’autre devient ami avec Dom, un ancien camarade de classe de Delia. Sans l’entrave maternelle, Delia profite enfin de sa vie, sans être jugée en permanence. La nuit où le Titanic sombre, Delia et Nora sont séparées. Prise d’un sombre pressentiment, Delia sait que sa sœur est morte. C’est seule qu’elle arrive à New York. Impuissante, elle a assisté au naufrage du Titanic et à la mort des nombreuses victimes dans l’eau gelée.

New York, avril 1912-1914.

Delia décide de prendre la place de sa sœur et fait la connaissance de Mr O’Hanlon, le père de la petite Lily. Le père de la petite fille ne la laisse pas indifférente mais ses mensonges pèsent sur sa conscience et pourrait briser le havre de paix qu’elle a trouvé au sein de cette famille.

De multiples péripéties attendent les deux sœurs dans ce Nouveau Monde où tout est possible même si les mensonges de Délia vont mettre à mal ses projets d’avenir.

L’histoire est poignante et émouvante, on assiste à l’évolution de la relation entre deux sœurs et on est touchée par le personnage de Delia qui libérée de l’emprise de sa mère prend son envol oubliant peu à peu son bégaiement pour s’ouvrir au monde et peut-être laisser le bonheur entrer dans sa vie. Nora n’est pas en reste, de princesse pourrie gâtée, elle devient gentille et voit la condition des femmes d’un autre œil grâce aux suffragettes.

L’auteur montre le quartier où les Irlandais survivaient dans la misère ayant cru au rêve américain. Une désillusion au goût amer pour beaucoup d’immigrés.

L’auteur décrit deux mondes qui se côtoient, entre opulence et misère, entre la classe ouvrière et l’aristocratie.

On regrette une fin disons assez inattendue car elle arrive d’un coup et le fait que le naufrage du Titanic soit peu abordé, juste un élément secondaire du récit et sa mention dans le titre laisse présager qu’on en parlera davantage.

Les chapitres sont courts et alternent entre Delia et Nora, l’écriture est fluide et prenante et dépeint la jeunesse irlandaise et leurs rêves de liberté et d’un autre destin.

Quand le naufrage du Titanic change le cours du destin de deux sœurs que tout oppose !

Visa pour l’éternité de Laurence Couquiaud

Résumé :

En 1939, Ewa fuit la Pologne envahie pour trouver asile en Lituanie. Leib, médecin, a assisté impuissant à l’anéantissement de Varsovie. Dans ce petit état balte, les réfugiés juifs tentent de reconstruire leur vie. Mais la menace d’une invasion plane et il faut repartir.
Toutes les ambassades ont fermé leurs portes. Sauf une : celle du Japon, où le consul Sugihara, agent de renseignement et diplomate, délivre des visas. Ewa, Leib et leurs amis du groupe des écrivains yiddishs doivent affronter les officiers de sécurité russes et la menace du goulag avant de pouvoir traverser le continent et la mer jusqu’au Pays du Soleil Levant. De là, destination Shanghai, alors sous contrôle japonais, où, dans un ghetto sordide, ils survivent en espérant la libération et une nouvelle terre d’accueil…

À travers cette incroyable odyssée fondée sur des faits réels, le roman de Laurence Couquiaud, l’auteure de « La Mémoire sous les vagues » (Prix Femme actuelle) dévoile un pan ignoré de l’exil d’une partie de la communauté juive en Asie, évoquant la violence du déracinement mais aussi l’entraide aux confins du monde, ainsi qu’une poignante histoire d’amour, de résilience et d’émancipation. En toile de fond, le portrait du « Schindler japonais », Chiune Sugihara, qui paya cher son geste généreux.

De Varsovie au ghetto de Shanghai, le roman vrai d’une bouleversante odyssée !

L’auteur :

Laurence Couquiaud est une globe-trotteuse, maman de trois garçons qui, dans ses nombreuses vies, a exploré l’architecture, la céramique et l’écriture. Passionnée par la mer et pratiquant assidûment apnée et plongée, elle se spécialise dans l’étude de l’environnement des cétacés au Japon, puis à Singapour.

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Mon avis :

Ce roman m’a tapé dans l’œil dès que je l’ai vu sur le site de sa maison d’édition. Passionnée par l’Asie, je m’intéresse notamment à l’histoire de ses pays durant la Seconde Guerre mondiale. Sûrement parce qu’on en parle peu en France même si des livres paraissent depuis un moment me permettant d’en apprendre toujours plus. Pour être honnête, je ne connaissais pas Chiune Sugihara et ce qu’il a fait au mépris du danger pour lui et sa famille devrait être connu par tous. Ces héros, il y en a beaucoup qui sortent de l’ombre grâce à des auteurs, des films ou des documentaires, on ne saura jamais assez les remercier de les mettre en lumière. Je ne m’attendais pas à terminer ce livre en quelques heures, je pensais le faire durer plus longtemps mais saisie par le récit, je n’ai pas vu que j’en arrivais déjà à la fin. 

Acre, Israël, juin 2016.

Toute la famille est réunie pour l’inauguration d’une plaque commémorative rendant hommage aux actes de courage de Chiune Sugihara durant la Seconde Guerre mondiale. Mais un désaccord survient quand l’un des petits-fils d’Ewa parle des actes de Donald Trump et donne sa vision des choses. Ses mots sèment le trouble chez son arrière-grand-mère qui ne comprend pas comment il peut penser ainsi après tout ce que ses arrière-grands-parents ont vécu. Pour mettre un terme à ces propos, Ewa décide enfin de leur raconter son histoire intimement liée à celle de Chiune Sugihara.

Octobre 1939, Pologne.

Ewa remonte le temps jusqu’en 1939 où elle a été obligée de fuir la Pologne après le meurtre de son mari partant seule dans un exode semé d’embûches. Premier arrêt en Lituanie où elle trouve asile temporairement tandis que l’invasion de l’armée allemande déferle sur l’Europe. Là-bas, elle rencontre Leib, un médecin qui comme Ewa espère trouver une terre d’accueil, un refuge pour ceux que les SS cherchent à exterminer. Tous les deux ont connu leur lot de souffrance et c’est ensemble qu’ils vont tenter de survivre fuyant les nazis et les Soviétiques alors qu’Ewa apprend qu’elle est enceinte. Un miracle même si la misère dans laquelle ils tentent de survivre laisse peu de chance à cette petite vie de vivre.

Avec pour seul espoir d’obtenir un visa de transit de l’Ambassade du Japon, Ewa, Leib et beaucoup d’autres Juifs vont réussir à obtenir leur promesse de liberté grâce à Chiune Sugihara qui au mépris du danger pour lui et sa famille, fait fi du serment où il voue obéissance à l’Empereur et permet le passage de milliers de réfugiés leur offrant une chance de rester vivants.

Malheureusement, le conflit entre les Etats-Unis et le Japon gagne du terrain et l’insécurité des réfugiés atteint son paroxysme quand ils se voient contraints de partir dans un ghetto à Shanghai, sous domination japonaise. 

La misère, la peur, la survie dans des conditions innommables les marquera à jamais mais les rapprochera, renforçant leur envie de survivre jusqu’à la fin de la guerre. Lire la suite

Berlin Requiem de Xavier-Marie Bonnot

Résumé :

Rentrée littéraire Plon 2021

« La musique a des accords que les mots ne peuvent dire, ni même comprendre », mais Xavier-Marie Bonnot parvient, avec ses mots, à décrire l’une des plus sombres périodes de l’Histoire sur fond de musique et d’art, contraints et fanés par le nazisme.

Berlin, 1932.

Wilhelm Furtwängler est l’un des plus grands chefs d’orchestre allemands. Il dirige l’orchestre philarmonique de Berlin et éblouit son public par son génie virtuose.

1934.

Hitler est chancelier et détient tous les pouvoirs, c’est le début des années noires. Le nazisme s’impose et dépossède les artistes de leur art. Les juifs sont exclus de l’orchestre et contraints de s’exiler. La culture devient politique. La musique devient un véritable instrument de propagande.

Continuer d’exercer son art mais en se soumettant au régime du IIIème Reich ou fuir l’Allemagne ? Pour Furtwängler, ce choix n’a pas de raison d’être.

Mais l’art est-il véritablement au-dessus de la politique ?

La passivité étant souvent interprétée comme un signe d’acceptation et de collaboration, cela pourrait bien lui porter préjudice…

En parallèle, Rodolphe Bruckmann, fils d’une célèbre cantatrice ayant chanté dans les opéras les plus prisés de la capitale, contemple et vit les évènements avec son regard de jeune garçon. La guerre se profile au loin mais lui ne comprend pas. De ses yeux naïfs, il voit tous ces SS qui ont fière allure dans leurs uniformes. Il ne perçoit pas le mal. Lui, ce qu’il veut, c’est devenir le plus grand chef d’orchestre que l’Allemagne n’ait jamais connu. Il a ce don en lui. Les notes lui parlent, le transportent. La musique l’anime depuis toujours et ni la guerre, ni la déportation de sa mère, ni l’absence de père ne parviendront à détruire ses ambitions. Il le sait, il sera le prochain Furtwängler. Le destin de ces deux âmes se croisent et se rejoignent harmonieusement, comme des notes de musique, pour former la plus belle des partitions. Le positionnement de Wilhelm Furtwängler pendant la seconde guerre mondiale est une zone obscure éclairée par la plume de Xavier-Marie Bonnot, qui, par son histoire, écrit l’Histoire.

Des questions surgissent entre un exilé, fils d’une mère déportée à Birkenau et le chef qui a eu les honneurs de Hitler en personne…

Comment Furtwängler a-t-il pu accepter la reconnaissance d’un régime barbare ?

Dans un tel contexte, est-il encore possible de placer l’art au-dessus de la morale ?

À travers ce passé douloureux, les deux hommes vont découvrir que la musique n’est peut-être pas la seule chose qui les unit..

L’auteur :

Écrivain est réalisateur de documentaires, Xavier-Marie Bonnot est l’auteur de nombreux romans parmi lesquels « La Dame de pierre », prix du Meilleur roman francophone au festival de Cognac et « Le Tombeau d’Apollinaire », prix du Roman historique des rendez-vous de Blois.

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Mon avis :

Premier roman de la « Rentrée littéraire 2021, première découverte de Xavier-Marie Bonnot et gros coup de cœur dans ma « Sélection 2021 ». Dévoré en tout juste deux jours, je n’avais pas encore lu de romans sur la Seconde Guerre mondiale axé sur la musique et ce que j’adore dans les livres, c’est découvrir et apprendre. Accessible aux personnes n’ayant pas d’affinité avec la musique, c’est un petit bijou de l’histoire de la musique universelle sous le IIIème Reich. Un des romans fort de la « Rentrée littéraire 2021 » qui apporte un éclairage supplémentaire sur l’histoire de l’Allemagne nazie à travers la musique.

Avant-propos.

1933-1945, la musique devient l’outil de propagande nazie. Wilhelm Furtwängler, chef d’orchestre adulé est aux prises avec sa conscience : l’art de la musique est-il un acte de résistance ou un instrument politique ?

Paris, 6 mai 1954.

Rodolphe Meister, 29 ans, se souvient de son enfance à Berlin sous le IIIème Reich et de l’absence de son père dans sa vie, un père qu’il n’a jamais connu.

Chef d’orchestre reconnu, Rodolphe accepte de diriger Tristan et Iseult au Danemark, remplaçant Wilhem Furtwängler. Une promesse faite à sa mère.

Bayreuth, été 1932.

Au sommet de sa carrière, Christa est attendue au Palais des festivals de Bayreuth pour interpréter Brunehilde. C’est là que Rodolphe, jeune prodige au piano rencontre Wilhelm.

Celui-ci sort d’une entrevue avec Hitler qui veut se servir de sa notoriété pour sa campagne politique tandis que Wilhelm doit faire face aux départs de ses meilleurs musiciens vers des pays acceptant les Juifs exilés.

Rodolphe reproche à sa mère ses absences et ne comprend pas pourquoi elle le met en garde contre l’idéologie nazie.

L’incendie des portes de Brandebourg, les SA, les dénonciations, les autodafés et la victoire d’Hitler adulé par les Allemands… n’est que le début des pires atrocités commises au nom de la race aryenne.

Furtwängler enchaîne les maîtresses et légitime ses enfants tandis qu’Hitler prend le contrôle et qu’une lutte de pouvoir se joue entre Goebbels et Goering pour utiliser Wilhelm. Qui l’aura dans son camp ?

Wilhelm profite de sa position pour aider ses amis juifs à s’enfuir leur évitant l’enfer des camps de concentration et une mort certaine.

Durant l’automne 1938, Christa et son fils parent de Berlin pour Paris. L’Allemagne est à feu et à sang, les pogroms sont monnaies courantes. Fuir est la seule issue pour Christa victime des persécutions contre les juifs à cause d’un de ses ancêtres.

C’est à Paris qu’ils vont trouver refuge, le pays des droits de l’homme tandis que Wilhelm se bat avec sa musique pour seule arme contre la folie nazie.

Une lutte pour sauver la musique universelle et ses grands musiciens peu importe leurs races ou leurs religions.

Rodolphe veut être chef d’orchestre et suis des cours avec un chef d’orchestre juif avant que celui-ci ne soit arrêté.

En 1942, les Allemands perdent sur le front de Stalingrad tandis que la mort de milliers de jeunes Allemands arrive discrètement.

La propagande n’arrive pas à dissimuler sa défaite, le vent commence enfin à tourner. Lire la suite

La Dame d’argile de Christiana Moreau

Résumé :

Sabrina est restauratrice au musée des Beaux-Arts de Bruxelles. Elle vient de perdre sa grand-mère, Angela, et a découvert, dans la maison de celle-ci, une magnifique sculpture en argile représentant un buste féminin, signée de la main de Costanza Marsiato. Le modèle n’est autre que Simonetta Vespucci, qui a illuminé le quattrocento italien de sa grande beauté et inspiré les artistes les plus renommés de son temps.

Qui était cette mystérieuse Costanza, sculptrice méconnue ?

Comment Angela, Italienne d’origine modeste contrainte d’émigrer en Belgique après la Seconde Guerre mondiale, a-t-elle pu se retrouver en possession d’une telle œuvre ?

Sabrina décide de partir à Florence pour en savoir plus. Une quête des origines sur la terre de ses ancêtres qui l’appelle plus fortement que jamais…

Dans ce roman d’une grande sensibilité, le fabuleux talent de conteuse de Christiana Moreau fait s’entremêler avec habileté les voix, les époques et les lieux, et donne à ces quatre destins de femmes un éclat flamboyant.

L’auteur :

Christiana Moreau est une artiste autodidacte, peintre, sculptrice et écrivain belge.
Après « La Sonate oubliée » et « Cachemire rouge », « La dame d’argile » est son troisième roman.

Après un recueil de poésie, « Poesimage » (2014), « La Sonate oubliée » (2017) est son premier roman suivit par « Le cachemire rouge » et « La Dame d’argile ».

Elle vit à Seraing, dans la province de Liège dont elle est « Citoyenne d’honneur de la ville ».

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Mon avis :

Je découvre Christiana Moreau à travers son troisième roman, les deux premiers m’attendant depuis quelques années dans ma longue PAL. Dès que j’ai vu « La Dame d’argile » sur NetGalley, je l’ai demandé. C’est un livre qui se lit très rapidement, court et intense. Un roman sur l’art florentin et l’histoire d’émigrés italiens et de l’Italie, ce livre m’appelait, hommage à mon grand-père, émigré lui aussi et à mes racines. J’ai apprécié la finesse de Christiana Moreau, la découverte de l’histoire de l’Italie et surtout celle d’Angela et de son mari émigré en Belgique sur de belles paroles comme ce fut le cas en France pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Une histoire magnifique sur la Renaissance italienne, l’envie pour les femmes de changer leurs vies liées aux hommes, en quête de leurs libertés et de leurs envies…

Christiana Moreau met son art en mots au travers de ses personnages, mettant en lumière des métiers, des histoires à toutes celles qui se battent pour changer les choses ou à leurs descendantes qui utilisent l’héritage transmis, le don passé de génération en génération en rendant justice et hommage à leurs ancêtres. L’écriture est fine, précise et transporte ses lecteurs dans une histoire magnifique toute en délicatesse, un hommage aux arts et aux femmes.

Sous l’expertise de Pierre, expert en art ancien, Sabrina en apprend un peu plus sur l’histoire de « La Sans Pareille », héritée de sa grand-mère Angela dont elle hérité le goût pour l’art qu’elle met au service du musée des Beaux-Arts à Bruxelles. L’histoire de ce buste féminin est étroitement liée à celle d’Angela et de ses ancêtres.

A 20 ans, celle-ci a quitté son Italie natale et sa famille pour rejoindre son mari en Belgique. Après la guerre et la chute du Duce, le gouvernement italien fait miroiter une vie meilleure plein de promesses et d’avantages en Belgique. Des milliers et des milliers de travailleurs italiens sont envoyés travailler dans les mines belges en échange de l’envoi de charbon en Italie.

Affiches de propagande vendant des promesses illusoires pour les jeunes pleins d’espoir, loin de la pauvreté et des partisans de Mussolini ou du communisme.

Une vie difficile pour les enfants qui subiront brimades, surnoms et harcèlements dû au fait d’être des émigrés tolérés mais pas acceptés.

Pour découvrir l’histoire de Costanza Marsiato, la sculptrice du buste de Simonetta Vespucci, l’adulation des Florentins, Sabrina part à Florence et reconstruit l’histoire de Simonetta Vespucci et la sienne aidé par Stefano Benedetti, docteur en histoire de l’art et expert de la Renaissance italienne.

Trois histoires s’entremêlent aux recherches de Sabrina, celles de trois femmes de l’âge d’or florentin aux heures les plus sombres de l’Italie, de l’Inquisition au fascisme, de la condition des femmes à vouloir s’émanciper, de la soumission à l’autorité des hommes…

Tout a commencé à Impruneta, un petit village de Toscane où Costanza a pris son destin en main, celui d’être une artiste auprès des plus grands de Florence, elle, une femme dans un milieu d’hommes.

Simonetta Cataneo quitte son village natal pour devenir une Vespucci, mariée par procuration à tout juste 15 ans à l’une des familles les plus influentes et riches de Florence. Arrachée à son foyer, elle oscille entre peur et curiosité.

Le destin de ces quatre femmes est lié à jamais à celui de « La Sans Pareille ». L’histoire de ce buste de la beauté de Florence est liée à l’histoire de l’art florentin, aux Médicis et aux plus grands artistes de la Renaissance italienne.

Des siècles après, Sabrina va rendre sa gloire aux femmes à l’origine de « La Sans Pareille », à leurs combats pour exister à une époque où les femmes ne devaient qu’obéissance.

Pourquoi une jeune femme d’origine modeste a en sa possession une œuvre aussi rare que majestueuse ?

Comment l’histoire de sa grand-mère peut-elle avoir un lien avec l’apogée de l’art florentin ? Lire la suite