La rafle d’Izieu de Pascal Bresson

Résumé :

Le 6 avril 1944, un détachement de la Wehrmacht mené par la Gestapo arrête les 45 enfants de la colonie d’Izieu et les sept adultes. Seul un enfant et un adulte survivront…

Début 1943, Sabine et Miron Zlatin avaient créé à Izieu, dans l’Ain, une colonie pour accueillir et protéger des enfants juifs, en zone italienne. Le 8 septembre 1943, l’armée italienne capitule face aux Alliés et laisse sa place aux troupes allemandes dans le Sud-Est de la France.

Début 1944, les signaux d’alarme se multiplient avec des arrestations à Chambéry et ses alentours ainsi que le remplacement du sous-préfet de Belley, protecteur de la colonie. Mais avant que la colonie ne soit effectivement dispersée, le 6 avril 1944, débarquent un détachement de la Wehrmacht et trois officiers SS qui embarquent sans ménagement les quarante-cinq enfants et les sept adultes de la colonie.

Seul échappe à la rafle Léon Reifman qui a pu sauter par la fenêtre et trouver refuge chez les voisins, les Perticoz. Ces derniers ont eux-mêmes assisté, impuissants, à la rafle… Ils ne comprennent pas.

Pourquoi s’en prendre ainsi à des enfants ?

Qui a bien pu attirer l’attention de Klaus Barbie et de ses sbires sur cette paisible colonie ?

Y aurait-il eu dénonciation ?

Pendant ce temps, les enfants sont emmenés à Lyon puis Drancy avant leur déportation et leur extermination.

Envie d’en savoir plus : 

Mémorial d’Izieu

Scénariste : 

Né en 1969 à Reims, Pascal Bresson débute sa carrière à 17 ans en illustrant divers articles de presse  et publie des histoires courtes histoires dans divers fanzines.

En 2000, il connaît son premier succès avec la série « Poulpia, la petite pieuvre écologique », écrite avec Brice Tarvel et publiée aux éditions Cœur de Loup. 

Depuis 2010, il s’illustre dans l’écriture réaliste et le biopic. Son album « Plus fort que la haine », paru chez Glénat en 2015, remporte le « Grand Prix des lecteurs du MaxoE festival ».

En 2018, il publie « L’Immortelle » (Marabulles), un album retraçant la vie de Simone Veil, salué par la presse et le public et poursuit avec « Beate et Serge Klarsfeld », adaptation des mémoires de ce couple légendaire, publié à La Boîte à Bulles et récompensé du prix « Peng! » de la meilleure BD européenne.

Il reçoit en 2022 l’insigne de Chevalier des Arts et des Lettres pour l’ensemble de son travail. Avec « Simone Veil et ses sœurs », Pascal Bresson explore une nouvelle facette de l’histoire de Simone Veil, en traitant de son tragique passé familial.

Pour continuer à entretenir le devoir de mémoire, Pascal réalise, avec Giulio Salvadori, une œuvre poignante, « La Rafle D’Izieu » à paraître en avril 2024, sortie concomitante à la commémoration des 80 ans de la rafle.

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Dessinateur & coloriste :

Né en 1991, Giulio Salvadori a étudié dans un institut technique à Pise avant d’obtenir un diplôme de l’académie de dessin TheSign à Florence en 2019. Il travaille actuellement comme dessinateur et illustrateur pour les marchés italien et français. Il a collaboré avec le studio Inklink Musei pour l’exposition « Portus, dans la mer des anciens Romains » destinée au marché chinois. « La Rafle d’Izieu » est sa première bande dessinée publiée sur le marché français.

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Profil LinkedIn

Éditeur : La Boîte à Bulles .

Dépôt légal : 3 avril 2024.

Nombre de pages : 160 pages.

Genre : Histoire.

Mon avis :

A la mémoire de 

Sam Adelsheimer (5 ans), Nina Aronowicz (11 ans), Jean Balsam (10 ans), Max Balsam (12 ans), Elie Benassayag (10 ans), Esther Benassayag (12 ans), Jacob Benassayag (8 ans), Jacques Benguigui (13 ans), Jean Benguigui (5 ans), Richard Benguigui, (9 ans), Barouk Bentitou (12 ans), Albert Bulka (4 ans), Marcel Bulka (13 ans), Egon Gamiel (9 ans), Liliane Gerenstein (11 ans), Maurice Gerenstein, Henri Goldberg (13 ans), Joseph Goldberg (12 ans), Georg Halpern (8 ans), Isidore Kargeman (10 ans), Liane Krochmal (6 ans), Renate Krochmal (8 ans), Max Leiner (8 ans), Claude Levan-Reifman (le fils de Sarah Levan-Reifman) (10 ans), Fritz Loebmann (15 ans), Gilles Sadowski (8 ans), Martha Spiegel (10 ans), Senta Spiegel (9 ans), Siegmund Springer (8 ans), Sarah Szulklaper (11 ans), Herman Teitelbaum (10 ans), Max Teitelbaum (12 ans), Otto Wertheimer (12 ans) et Emil Zuckerberg (5 ans).

Wow, je suis toujours admirative de tous ces passeurs de mémoire qui au travers de bande- dessinées, romans, documentaires racontent les heures sombres de l’histoire. Merci aux Editions La Boîte à Bulles et à NetGalley pour m’avoir permis de redécouvrir la rafle d’Izieu à travers ce récit fort en émotions. J’ai lu nombre de livres sur Simone Veil, Ginette Kolinka, Marceline Loridan-Ivens…

Depuis les premières rafles de la zone sud, le gouvernement de Vichy déporte les Juifs y compris les enfants. 

Printemps 1943.

La préfecture de l’Hérault et le couple Zlatin avec l’accord de Pierre-Marcel Wiltzer, sous-préfet de Belley créent en mai 1943 la colonie des enfants réfugiés de l’Hérault, à Izieu. Des enfants de 3 à 17 ans vont trouver un refuge loin de leurs familles. Le 6 avril 1944, les SS raflent la colonie avec leurs encadrants. 

Qui les a dénoncés ? 

Internés à la prison de Montluc à Lyon, interrogés par la Gestapo avant un premier arrêt au camp de Drancy le 7 avril.

Le 13 avril 1944, 45 enfants et 4 éducateurs sont déportés à Auschwitz-Birkenau par le convoi 71 où leur sort sera scellé par le Dr Mengele.

Léa Feldblum survivra au kommando de travail, aux expériences des nazis pour témoigner au procès de Nuremberg. 

Une centaine d’enfants a trouvé refuge à la colonie d’Izieu, 44 furent arrêtés et déportés, les autres ayant pu partir avant la rafle. 

Les témoignages de Léa Feldblum, Sabine Zlatin, Samuel Pintel à travers leurs souvenirs donnent de l’importance au récit et nous font découvrir leurs vies durant et après la guerre.

Des photos concluent cette lecture mettant des visages sur les victimes de drame que l’on ne peut et ne doit pas oublier. J’aurais aimé un dossier pédagogique sur la rafle d’Izieu avec une partie sur la Maison d’Izieu et son combat contre l’oubli.

A travers un magnifique travail d’illustrations et de colorisation, « La rafle d’Izieu » apporte un éclairage nouveau sur cette tragédie qui a marqué profondément les esprits et l’histoire de la France grâce aux souvenirs de ceux qui ont survécu. La manière de raconter cet événement est très bien pensé, on voit au fil de notre lecture, la partie avant et pendant la rafle puis l’après avec le procès de Nuremberg et le combat pour faire de la maison des enfants d’Izieu, un lieu de mémoire contre l’oubli via la transmission.

L’histoire des enfants d’Izieu, entre peur et émotions !

Une bande-dessinée pour ne pas oublier, pour les générations passeuses de mémoire !

 

 

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